Sadirac, terre de potiers
On retrouve les traces d'une activité potière à Sadirac dès l'Antiquité, mais c'est au XIVème siècle que la commune devient un important centre de production, grâce à son sous-sol riche en argile bleue.
On y fabrique des objets du quotidien, lampe à huile, réchaud ou casserole.
La légende raconte qu'à Sadirac, un potier eut les honneurs royaux.
Dans son ouvrage « Sadirac, une longue histoire » paru en 2015, Alain Darmian (grand maître de l’Association de Bienfaisance des Cruches Sadiracaises) nous narre cette anecdote.
Au 17ème siècle, Jacques Sarrazin, premier potier de Sadirac dont on connaisse le nom, fit évoluer l’artisanat de la poterie grâce à des méthodes de sélection des argiles.
En 1615, revenant de Bordeaux, Louis XIII et Anne d’Autriche auraient fait une halte à Sadirac au Maine de Labadie, chez Jacques Sarrazin.
Nous serions les 22 et 23 décembre.
Très bien reçus, le jeune roi et son épouse, auraient entendu les plaintes du potier qui aurait évoqué les ravages des guerres de religion et de leur coût. Le roi lui aurait donné le droit d’apposer une fleur de Lys sur sa maison, ce qui valait dégrèvement d’impôts.
Au XVIIIème siècle, 150 familles de potiers vivent à Sadirac, utilisant une cinquantaine de fours monumentaux.
Le petit village qui vit au rythme des foyers et des tours est alors le premier fournisseur
en céramiques utilisées pour la fabrication du sucre auprès des manufactures sucrières de Bordeaux.
Avec le commerce triangulaire, la pulpe de canne venue des Caraïbes arrive dans le port bordelais. Elle est mise à cristalliser dans des moules à pain de sucre.
Le résidu appelé mélasse s'écoule dans des recettes à mélasse.
A cette époque moules à pain de sucre et recettes à mélasse représentaient 1/3 de la production sadiracaise.
La Poterie de Sadirac a traversé les océans. On a retrouvé des poteries sadiracaises au Canada et aux Antilles ainsi que dans de nombreuses cales de bateaux qui ont coulés n'arrivant pas au bout de leur voyage.
Dans les années 1980, Pierre Régaldo Saint Blancard réalise, sous l'égide du CNRS des fouilles archéologiques qui vont permettre de remettre en lumière ce florissant passé.
En 1986, la municipalité de Sadirac s'engage dans la construction de la Maison de la Poterie autour des vestiges mis au jour d'un four du XVIIIème siècle.
Dans cette dynamique, il est décidé de créer l'AGAP, Association des Gens et Amis de la Poterie, avec, pour vocation, de transmettre ce riche patrimoine.
L'originalité de cette association est de rassembler des potiers professionnels, des amateurs éclairés et des amoureux du patrimoine autour de la céramique.
Le musée municipal de la poterie rénové en 2007 expose en collection permanente 200 vases et céramiques mis au jour lors de ces fouilles.
C'est un lieu vivant qui est créé en 1986, présentant des collections locales réunies dans le Musée Associatif De La Céramique Sadiracaise.
Un petit espace atelier y est installé pour dispenser des cours.
En 1992 une extension de la Maison de la Poterie est réalisée afin d’accueillir un atelier plus fonctionnel.
La place libérée permet d'organiser des expositions temporaires.
En 2006, le musée est réaménagé et devient municipal.
Un agrandissement de l’atelier pour aménager un séchoir et une salle pour les fours sera exécuté en 2008.
Depuis de nombreuses années, la municipalité a le souhait d'élargir ses collections par l'achat de céramiques contemporaines, elles aussi exposées, dans le musée.
Un partenariat avec l'AGAP enrichit les collections par le dépôt de pièces de céramistes ayant remporté le prix du public au festival de la céramique.
Ce partenariat de l'association et de la ville permet de présenter au public un choix éclectique de céramiques.
Outre cette gestion commune des créations contemporaines, la municipalité et l'association organisent conjointement des expositions temporaires.
Elles ont lieu trois fois par an dans la maison de la poterie et mettent en lumière le travail de céramistes d’exception.